Cahier Morin
Edgar Morin , François L’YvonnetDirigé par François L’Yvonnet.
Edgar Morin a pu passer pour une sorte d’ amateur de génie. Après une jeunesse héroïque dans la Résistance, il se fit tour à tour sociologue, anthropologue, épistémologue, cinéaste, diariste. Sans être jamais exclusivement l’ un ou l’autre.
Mais avec le temps, avec le recul des années, son œuvre apparaît de plus en plus clairement dans sa rigoureuse cohérence. On mesure combien sa « méthode », placée sous les auspices de la complexité, était à l’œuvre dès les commencements, dès L’Homme et la mort, publié en 1950. Que ses divers travaux depuis plus de soixante ans forment un ensemble remarquablement construit, avec ses ébauches, ses perspectives, ses détours, ses passerelles et son couronnement, la fameuse Méthode. D’où se dégage une vision de l’homme prise dans le tout de l’homme et du monde, qui le rapproche des plus grands.
Il est sans conteste un penseur majeur.
Le Cahier de l’Herne que nous lui consacrons s’est attaché à mettre en évidence, à la fois la diversité et la cohérence de cette œuvre. En même temps que son rayonnement international. Car s’il fut un peu boudé en France, ce qui n’est plus le cas, il fut très tôt considéré à l’étranger, en particulier dans l’ Europe du Sud (Italie, Espagne et Portugal) et dans toute l’ Amérique latine, comme l’un des représentants les plus éminents de la pensée française contemporaine.
Ce Cahier est donc, d’une certaine façon, un hommage à Edgar Morin et nous le publions pour fêter son 95ème anniversaire. L’Herne ne pouvait, en effet, que consacrer un Cahier à Edgar Morin, qui a dépoussiéré le vieil humanisme étriqué, sans pour autant céder aux sirènes de la déconstruction. Car son humanisme se veut planétaire, et comporte une prise de conscience de la « Terre-patrie » comme communauté de destin, d’ origine et de perdition.
Revue de Presse :
« L’intérêt de ce Cahier réside avant tout dans les extraits d’archives, manuscrits, photographies et fac-similés. On découvre les fragments d’un roman inédit, des lettres adressées à son père durant la Résistance, quelques mots laissés chez Marguerite Duras, et des lettres envoyées par Claude Lefort, Julien Benda ou Roland Barthes. Le Morin intime rejoint alors l’intellectuel public. »
Sciences Humaines
« …beaucoup de textes de Morin himself, sur le judaisme, Seattle, la politique de l’humanité ou le flamenco. On y découvre (ou retrouve) un esprit scintillant, et libre. »
Le Point
« …le parcours d’Edgar Morin mêle engagements progressistes et recherche intellectuelle. Ce numéro des Cahiers de l’Herne cherche à restituer ces entrelacs en multipliant les documents et les textes ; regards extérieurs, échanges épistolaires, entretiens, mais aussi articles, voire poèmes ou manuscrits. »
Le Monde diplomatique