Cahier Simone Weil

Simone Weil , François L’Yvonnet
Collection : Cahiers de L'Herne
Parution : 22/01/2014
Pages : 408
ISBN : 9782851971746
Dirigé par François L’Yvonnet et Emmanuel Gabellieri.

Simone Weil, c’est d’abord un ton qui ne ment pas, qu’on ne peut guère comparer, en authenticité et en élévation, qu’aux derniers livres de l’Éthique de Spinoza.

Une intelligence philosophique d’autant plus précieuse qu’elle ne se réfugie pas exclusivement dans l’empyrée de la philosophia perennis. Témoin d’une époque détestable, elle a voulu la penser. Il se pourrait bien, pour cette raison, que le siècle qui s’engage soit weilien. Non pas deleuzien, mais weilien. Car elle a pressenti l’imminence de la catastrophe et surtout les conséquences catastrophiques de la catastrophe. À cet égard, elle joue le rôle irremplaçable de ceux qui annoncent le destin apocalyptique de l’humanité, pour tenter d’inverser le cours du temps. Ce Cahier sera placé sous le signe du passage. Passage aussi bien d’Athènes à Jérusalem, la rencontre des philosophes et des prophètes, que de l’Occident vers l’Orient (la lecture des textes sacrés d’Égypte, d’Inde et de Chine et la rencontre météorique avec René Daumal), que l’articulation, chez elle “évidente”, de la théorie et de la pratique, de la sagesse et de la science (« la géométrie grecque est une prophétie » – dira-t-elle), de l’université et de l’usine… Une praxis qu’elle s’attachera, en bonne platonicienne, à exhausser.

Elle a fait sienne la règle implacable de G.-K. Chesterton : toute pensée qui ne devient parole est une mauvaise pensée, toute parole qui ne devient acte est une mauvaise parole, tout acte qui ne devient fruit est une mauvaise action. Il s’agit assurément de l’une des plus grandes pensées de notre tradition philosophique.

 

La presse en parle :

 

« La pensée de Simone Weil serait une “pensée de notre temps”. Lue et commentée aujourd’hui dans le monde entier, l’œuvre de la philosophe, militante et mystique, est ici éclairée par des textes de Camus, de Cioran, de Raymond Aron, de Levinas ou de Paul Ricœur,… »
Libération

« Le nouveau numéro de la précieuse collection des Cahiers de L’Herne rend hommage à la philosophe “à contre-temps” que fut Simone Weil. Le curieux syncrétisme qu’elle opère entre pensée grecque et Évangiles fait d’elle une insaisissable. Ce qui n’empêche pas les penseurs contemporains de puiser en elle une influence, une inspiration, du moins une interrogation. »
Philosophie Magazine

« Il arrive que l’adjectif “extraordinaire” soit justifié. Jamais il ne le fut davantage que pour l’auteure de La Pesanteur et la Grâce et de L’Enracinement. […] De cette personnalité impossible à enrôler, ce superbe Cahier évoque tous les aspects. »
L’Humanité

« On la découvre poète, puis savante, d’une rigueur intellectuelle intimidante, maîtrisant parfaitement le grec ancien et le sanscrit, entre autres, analysant les cultures indiennes (brahmanique et bouddhique), chinoise ou occitane comme peu d’anthropologues l’ont fait, mais aussi engagée corps et âme dans les combats pour la justice sociale et contre “l’hitlérisme”. »
La Croix