Comment on paie ses dettes quand on a du génie

Charles Baudelaire
Collection : Carnets de L'Herne
Parution : 07/04/2021
Pages : 104
ISBN : 9791031903873
Avant-propos de François L’Yvonnet.

Comment on paye ses dettes quand on a du génie rassemble deux textes de Baudelaire, encore jeune littérateur. Le premier de ces textes, qui donne son nom au recueil, est un exercice de jeunesse qui laisse apercevoir le grand talent de l’auteur, sous l’influence d’un Maître : Balzac, que Baudelaire admirait et qui, endetté jusqu’au cou, passa sa vie de forçat littéraire à fuir les créanciers. Le second texte est une parabole humoristique – grandeur et misère de l’écrivain en herbe – dont l’incipit donne le ton : « L’anecdote suivante m’a été contée avec prières de n’en parler à personne ; c’est pour cela que je veux la raconter à tout le monde. »

Un choix de lettres est proposé en annexe : toutes ont trait aux déboires du jeune Baudelaire en butte à la débine et qui ne cesse de solliciter les uns et les autres (en particulier de la « Société des gens de lettres ») pour se sortir de ses problèmes continus d’argent.

« Toute morale témoignant de la bonne volonté des législateurs, – toute religion étant une suprême consolation pour tous les affligés, – toute femme étant un morceau de la femme essentielle, – l’amour étant la seule chose qui vaille la peine de tourner un sonnet et de mettre du linge fin, – je révère toutes ces choses plus que qui que ce soit, et je dénonce comme calomniateur quiconque ferait de ce lambeau de morale un motif à signes de croix et une pâture à scandale. […] Si j’avais voulu prouver que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, le lecteur aurait le droit de me dire, comme au singe de génie : tu es un méchant ! Mais j’ai voulu prouver que tout est pour le mieux dans le plus mauvais des mondes possibles. Il me sera donc beaucoup pardonné, parce que j’ai beaucoup aimé… mon lecteur… ou ma lectrice. »
Ch. Baudelaire